16
Jadis

 

 

Une tour de pierre, ramassée, était nichée dans un petit vallon en face d’une pente escarpée. Un simple passant n’aurait même pas remarqué la bâtisse, car elle était recouverte de lierre et envahie par les herbes.

Mais les Compagnons du Hall ne ménageaient pas leur peine dans leur quête. Ils avaient devant eux le fort du Héraut, la clé, peut-être, de toute leur recherche.

— Tu es sûr que c’est bien là ? demanda Régis à Drizzt alors qu’ils observaient l’endroit depuis un petit promontoire.

L’ancienne tour donnait vraiment l’impression d’une ruine. Rien ne bougeait, aucun bruit ne se faisait entendre aux alentours, pas même d’animaux, comme si une aura de solennité régnait sur le lieu.

— J’en suis sûr, répondit Drizzt. Éprouve, sens l’âge de la tour. Elle est là depuis de nombreux siècles. De nombreux siècles.

— Et elle est inhabitée depuis combien de temps ? reprit Bruenor, très déçu par l’apparence du lieu qui lui avait été décrit comme la plus belle promesse de sa quête.

— Elle n’est pas inoccupée, répliqua Drizzt. Sauf si les informations que l’on m’a transmises sont erronées.

Bruenor sauta sur ses pieds et dégringola du promontoire.

— T’as probablement raison, ronchonna-t-il. Un troll ou un sale yéti est en train de nous observer à cet instant précis, j’parie, bavant d’espoir qu’on rentre ! Qu’on en finisse, alors ! Sundabar est à un jour de plus de distance que lorsqu’on est partis !

Les trois amis du nain le rejoignirent sur les restes du sentier envahi d’herbes qui avait été un jour une allée menant à la porte de la tour. Ils s’approchèrent prudemment de la vieille porte de pierre, armes à la main.

Recouverte de mousse et rendue lisse par l’usure du temps, elle n’avait apparemment pas été ouverte depuis de longues, très longues années.

— Sers-toi de tes bras, garçon, dit Bruenor à Wulfgar. Si un homme est en mesure d’ouvrir cette chose, c’est toi !

Wulfgar appuya Crocs de l’égide contre la muraille et se tint devant l’énorme porte. Il se campa sur les pieds du mieux qu’il put et fit courir ses mains sur la pierre à la recherche d’une petite infractuosité qui lui permettrait d’assurer une prise pour pousser.

Mais dès qu’il appliqua la plus légère pression sur le portail de pierre, il s’ouvrit silencieusement, et sans effort.

Une brise fraîche sortit en flottant de l’obscurité immobile, charriant un mélange d’odeurs inconnues qui évoquait une atmosphère ancestrale. Les amis sentaient que ce lieu était détaché du monde, qu’il appartenait à une autre époque, peut-être, et ce ne fut pas sans une certaine appréhension que Drizzt les guida à l’intérieur.

Ils entrèrent doucement, mais le bruit de leurs pas résonna dans le silence. Le jour qui entrait par la porte n’aidait pas beaucoup, comme si une barrière de ténèbres restait dressée entre l’intérieur de la tour et le monde extérieur.

— Nous devrions allumer une torche…, commença Régis, mais il s’arrêta brutalement, effrayé par le volume sonore de son chuchotement.

— La porte ! s’exclama soudain Wulfgar en remarquant que le portail silencieux s’était refermé derrière eux.

Il bondit pour le saisir avant qu’il se ferme complètement, les plongeant dans une obscurité complète, mais sa force immense elle-même ne pouvait pas lutter contre la magie qui le poussait. Il se referma sans un bruit, juste un souffle d’air qui résonna comme le soupir d’un géant.

Les ténèbres sépulcrales qu’ils attendaient tous tandis que l’énorme porte occultait le dernier rayon de lumière ne vinrent pas. Car dès qu’elle fut fermée une lueur bleue éclaira la pièce, le hall d’entrée du fort du Héraut.

Ils furent alors si ébahis qu’ils restèrent sans voix. Ils avaient devant les yeux l’histoire de l’Homme, dans une bulle intemporelle qui réfutait leurs propres conceptions du temps qui passe et de leur place dans l’univers. En un clin d’œil, ils avaient été propulsés dans une position d’observateurs distants, leur propre existence restant suspendue à une autre époque, dans un autre lieu, et ils regardaient défiler l’histoire de la race humaine à la manière d’un dieu. De complexes tapisseries, aux couleurs autrefois vives mais désormais estompées, entraînèrent les amis dans une fantastique mosaïque d’images qui racontaient les légendes de la race, chacune narrant la même histoire ; la même histoire, en apparence du moins, mais très légèrement modifiée chaque fois, afin de présenter différents principes et divers résultats.

Des armes et des armures de toutes les époques tapissaient les murs, sous les étendards et les armoiries de milliers de royaumes depuis longtemps oubliés. Des bas-reliefs de héros et de sages, familiers pour certains, mais inconnus du plus grand nombre, à l’exception des érudits les plus savants, ornaient les chevrons. Les traits de leurs visages étaient suffisamment précis pour évoquer le caractère, l’essence même des hommes qu’ils représentaient.

Une seconde porte, en bois celle-là, se dressait de l’autre côté de la pièce cylindrique, exactement en face de la première, et conduisait apparemment vers la colline située derrière la tour. Ce ne fut que lorsqu’elle s’ouvrit que les compagnons parvinrent à se libérer de la puissance magique du lieu.

Aucun d’eux ne mit la main à ses armes, toutefois, car ils comprenaient que quiconque ou quoi que ce soit qui vivait dans cette tour ne pouvait être touché par une quelconque force terrestre.

Un très vieil homme entra dans la pièce. Ils n’avaient jamais vu personne d’aussi âgé. Son visage était plein, l’âge ne l’avait pas creusé, mais sa peau donnait l’impression d’avoir la texture du bois. D’ailleurs ses rides faisaient plutôt penser à des craquelures et sa peau parcheminée semblait défier le temps d’une manière aussi opiniâtre que l’écorce d’un très vieil arbre. Sa démarche se définissait plus comme une série de mouvements fluides que comme des pas, il flottait plus qu’il marchait. Il s’approcha des amis et attendit. Ses bras, qu’on devinait minces sous les plis de sa longue robe satinée, pendaient paisiblement le long du corps.

— Êtes-vous le héraut de la tour ? demanda Drizzt.

— Vieille Nuit, je suis, répliqua l’homme, sa voix chantante était empreinte de sérénité. Bienvenue, Compagnons du Hall. Dame Alustriel m’a informé de votre arrivée et m’a parlé de votre quête.

Malgré sa fascination pour l’atmosphère solennelle du lieu, Wulfgar remarqua la référence à Alustriel. Il croisa le regard du drow et lui fit un sourire complice.

Drizzt détourna les yeux et sourit lui aussi.

— Cette pièce est la Chambre de l’Humanité, proclama Vieille Nuit. La plus grande du fort, à l’exception de la bibliothèque, bien sûr.

Il remarqua la mine renfrognée de Bruenor.

— Les traditions de ta race remontent à loin, bon nain, et encore plus loin celles des elfes, expliqua-t-il. Mais les crises de l’histoire sont plus souvent mesurées en générations qu’en siècles. Les humains qui ont des vies courtes ont peut-être renversé mille royaumes et en ont bâti mille autres au cours des quelques siècles pendant lesquels un seul roi nain peut régner en paix sur ses sujets.

— Aucune patience ! pouffa Bruenor, apparemment apaisé.

— Nous sommes d’accord, dit Vieille Nuit en riant. Mais venez, dînons. Nous avons fort à faire cette nuit.

Il ouvrit la marche, passa le seuil de la porte et les guida dans un couloir éclairé de la même manière que la Chambre. Des portes ouvragées situées de chaque côté du corridor permettaient d’identifier les pièces qui se trouvaient derrière : une pour chacune des races importantes, et quelques-unes même consacrées à l’histoire des orques, des gobelins et des géants.

Les quatre amis et Vieille Nuit soupèrent autour d’une immense table circulaire, faite dans un bois ancien aussi dur que la roche des montagnes. Des runes étaient gravées sur son pourtour. La plupart dans des langues disparues que Vieille Nuit lui-même avait oubliées. La nourriture, comme tout le reste, rappelait un passé éloigné. Mais elle était savoureuse, avec un goût légèrement différent de tout ce que les amis avaient jamais mangé. La boisson, un vin cristallin, avait un bouquet d’une richesse qui surpassait même les légendaires élixirs des elfes.

Vieille Nuit les divertit pendant qu’ils mangeaient, leur narrant les exploits de héros ancestraux et des événements qui avaient forgé les Royaumes pour en faire ce qu’ils étaient. Les compagnons étaient attentifs, même s’il était probable que les indices importants sur Castelmithral ne soient éloignés que d’une porte ou deux.

Le repas terminé, Vieille Nuit se leva et les regarda les uns après les autres avec une étrange, curieuse intensité.

— Le moment viendra, dans mille ans à compter de ce jour, peut-être, où j’aurai de nouveau des invités. Ce jour-là, j’en suis sûr, l’un des récits que je narrerai concernera les Compagnons du Hall et leur magnifique quête.

Les amis ne pouvaient répondre à l’hommage que le vénérable vieil homme venait de leur rendre. Même Drizzt, impassible et inébranlable, resta assis sans ciller, pendant un très, très long moment.

— Venez, leur dit Vieille Nuit, il est temps de prendre un nouveau départ. Il les fit entrer dans une autre pièce par une autre porte, une porte qui ouvrait sur la plus extraordinaire bibliothèque du Nord.

Des volumes de toutes tailles couvraient les murs et de hautes piles d’ouvrages s’élevaient sur les nombreuses tables disposées partout dans la vaste pièce. Vieille Nuit indiqua une table en particulier, moins grande que les autres, sur le côté, sur laquelle reposait un seul livre ouvert.

— J’ai effectué pour vous une grande partie des recherches, expliqua Vieille Nuit. Et dans tous les volumes concernant les nains, celui-ci était le seul dans lequel Castelmithral est mentionné.

Bruenor s’approcha du livre et le saisit avec des mains tremblantes. Il était rédigé en haut nain, la langue de Dumathoïn, Gardien des Secrets sous la Montagne, une écriture presque perdue des Royaumes. Mais Bruenor savait la lire. Il survola rapidement la page, puis lut à haute voix les passages qui les intéressaient :

— « Le Roi Elmor et son peuple ont richement profité des fruits du labeur de Garumn et des membres du clan Marteaudeguerre, mais les nains des mines secrètes n’ont pas refusé les gains d’Elmor. Calmepierre s’avéra un allié précieux et fidèle d’où Garumn put faire partir la voie secrète qui acheminait sur le marché les œuvres en mithral. »

Bruenor leva les yeux vers ses amis, une lueur d’inspiration dans l’œil.

— Calmepierre, murmura-t-il. J’connais ce nom. Il replongea dans le livre.

— Tu ne trouveras pas grand-chose d’autre, dit Vieille Nuit. Car les récits de Castelmithral sont perdus. Le livre indique simplement que le flot de mithral cessa bientôt, entraînant la fin de Calmepierre.

Bruenor n’écoutait plus. Il fallait qu’il parcoure les passages lui-même, qu’il lise chaque mot écrit sur son héritage perdu, quelle qu’en soit l’importance.

— Qu’en est-il de ce Calmepierre ? demanda Wulfgar à Vieille Nuit. Un indice ?

— Peut-être, répliqua le vieil héraut. Pour l’instant je n’ai trouvé aucune mention du lieu ailleurs que dans ce livre. Mais je suis tenté de penser d’après tout ce que j’ai lu que Calmepierre était plutôt insolite pour une ville de nains.

— À la surface ! s’écria soudain Bruenor.

— Oui, acquiesça Vieille Nuit. Une communauté de nains qui vivaient dans des habitations à la surface. Phénomène rare de nos jours, et tout simplement incroyable à l’époque de Castelmithral. Deux possibilités seulement, autant que je sache.

Régis poussa un cri de victoire.

— Ton ent housia sme est peut-être prématuré, remarqua Vieille Nuit. Même si nous avons une idée d’où se trouve Calmepierre, la piste vers Castelmithral ne fait que partir de là.

Bruenor feuilleta quelques pages du livre, puis le remit sur la table.

— Si près du but ! gronda-t-il en frappant du poing sur le bois pétrifié de la table. Et j’devrais savoir !

Drizzt s’approcha de lui et sortit un flacon des plis de sa cape.

— Une potion, expliqua-t-il en voyant le regard étonné de Bruenor, qui te ramènera à l’époque où tu vivais à Castelmithral.

— Un sort puissant, avertit Vieille Nuit. Et qu’on ne peut pas contrôler. Sois prudent, bon nain.

Bruenor ne réfléchit pas, car il savait qu’il était sur le point de découvrir quelque chose d’essentiel. Il ne fit qu’une gorgée du contenu de la fiole, puis il prit appui sur le rebord de la table en attendant la réaction violente que la potion allait provoquer. Des perles de sueur se formèrent sur son front ridé et son corps fut parcouru de tressautements involontaires tandis que la potion lui faisait remonter des siècles.

Régis et Wulfgar s’approchèrent de lui. Le jeune barbare le saisit par les épaules et le fit s’asseoir.

Les yeux de Bruenor étaient grands ouverts, mais il ne voyait rien dans la pièce devant lui. Il était désormais couvert de sueur, et les tressautements étaient devenus des tremblements.

— Bruenor, appela doucement Drizzt en se demandant s’il avait bien fait de fournir au nain une occasion aussi tentante.

— Non, moi, père ! hurla Bruenor. Pas ici dans le noir ! Viens avec moi, alors ! Que pourrais-je faire sans toi ?

— Bruenor ! appela Drizzt avec plus de force.

— Il n’est pas avec nous, expliqua Vieille Nuit.

Il connaissait les effets de la potion car elle était souvent utilisée par les races qui vivaient longtemps, les elfes surtout, lorsqu’ils cherchaient à retrouver des souvenirs de leur lointain passé. D’ordinaire, ceux qui l’avalaient revenaient toutefois à des époques plus agréables. Vieille Nuit observa le nain avec inquiétude, car la potion avait ramené Bruenor à une journée funeste de son passé, un souvenir que son esprit avait bloqué, ou tout du moins brouillé pour le protéger contre des émotions puissantes. Ces émotions seraient désormais à l’état brut, révélées à la conscience du nain dans toute leur violence.

— Emmène-le dans la Chambre des Nains, lui conseilla Vieille Nuit. Laisse-le s’imprégner des images de ses héros. Elles l’aideront à se souvenir et lui donneront la force dont il a besoin pour cette épreuve.

Wulfgar souleva Bruenor et le porta doucement jusqu’à la Chambre des Nains, puis il l’étendit au centre du sol de la pièce circulaire. Les amis reculèrent, laissant le nain à ses divagations.

Désormais, Bruenor ne voyait plus qu’à moitié les images autour de lui : il était pris entre le passé et le présent. Des images de Moradin, de Dumathoïn, de toutes ses divinités et de tous ses héros semblaient l’observer depuis leurs perchoirs dans les chevrons et lui apportaient un peu de réconfort du drame qui se rejouait. Il était entouré d’armures taillées pour des nains et de haches et de marteaux de guerre habilement ouvragés, et il baignait dans les exploits de sa fière race.

Les images, toutefois, ne pouvaient pas chasser l’horreur qu’il devait de nouveau affronter : la chute de son clan, de Castelmithral, de son père.

— La lumière du jour ! s’exclama-t-il, déchiré entre le soulagement et la consternation. Hélas pour mon père et le père de mon père ! Mais oui, not’salut est à portée d’main ! Calmepierre… il avait perdu connaissance pendant un moment, accablé… donne-nous asile. La perte, la perte, donne-nous asile !

— Le prix est élevé, dit Wulfgar, peiné de voir le tourment du nain.

— Il est prêt à le payer, répliqua Drizzt.

— Il le regrettera si nous n’apprenons rien, dit Régis. Ses divagations n’ont aucun sens. Devons-nous attendre et espérer contre tout espoir ?

— Ses souvenirs l’ont déjà ramené à Calmepierre, sans aucune mention de la piste derrière lui, observa Wulfgar.

Drizzt dégaina un cimeterre et tira la capuche de sa cape sur son visage.

— Quoi… ? commença à demander Régis.

Mais le drow s’était déjà avancé. Il se précipita vers Bruenor et mit son visage tout près de la joue couverte de sueur du nain.

— Je suis un ami, murmura-t-il à Bruenor. Venu en apprenant la chute de Castelmithral ! Mes alliés attendent ! La vengeance sera nôtre, puissant nain du clan Marteaudeguerre ! Montre-nous la voie, que nous puissions faire renaître les hauts faits du hall !

— Secret, hoqueta Bruenor, au bord de l’évanouissement.

Drizzt le pressa encore.

— Nous n’avons pas beaucoup de temps ! L’obscurité tombe ! cria-t-il. La voie, nain, nous devons connaître la voie !

Bruenor marmonna de manière inaudible et tous les amis furent saisis en se rendant compte que le drow avait abattu la dernière barrière mentale qui empêchait Bruenor de retrouver le hall.

— Plus fort ! insista Drizzt.

— Quatre Pics ! hurla Bruenor en réponse. En haut d’la grande montée et dans la vallée du Gardien !

Drizzt regarda Vieille Nuit qui hochait la tête pour signifier qu’il connaissait le nom, puis il se tourna vers Bruenor.

— Repose-toi, puissant nain, dit-il gentiment. Ton clan sera vengé !

— D’après la description que le livre donne de Calmepierre, Quatre Pics ne peut décrire qu’un seul endroit, expliqua Vieille Nuit à Drizzt et à Wulfgar lorsqu’ils revinrent dans la bibliothèque.

Régis resta dans la Chambre des Nains pour veiller sur le sommeil agité de Bruenor.

Le héraut tira un cylindre d’une étagère élevée et déroula l’ancien parchemin qu’il contenait : une carte des contrées centrales du nord, entre Lunargent et Mirabar.

— Le seul village de nains à la surface à l’époque de Castelmithral, et suffisamment près d’une chaîne de montagnes pour pouvoir évoquer la référence de plusieurs pics, serait ici, dit-il, marquant le pic le plus au sud sur le contrefort le plus au sud de l’Épine dorsale du Monde, immédiatement au nord de Nesme et des landes Éternelles. La cité de pierre désertée est simplement appelée « les Ruines » de nos jours, et lorsque la race barbue y vivait, l’endroit était connu sous le nom de « Flèche des Nains ». Mais les divagations de votre compagnon m’ont convaincu qu’il s’agissait bien de Calmepierre dont parle le livre.

— Pourquoi le livre n’y ferait pas référence en utilisant le nom de Flèche des Nains ? demanda Wulfgar.

— Les nains sont une race secrète, expliqua Vieille Nuit avec un petit rire, surtout lorsqu’il est question d’un trésor. Garumn de Castelmithral était résolu à garder secret le lieu où il se trouvait, à l’abri de la cupidité du monde extérieur. Lui et Elmor de Calmepierre ont certainement conclu un accord rédigé avec des codes complexes et des noms inventés pour faire référence à ce qui les entourait. Tout ce qu’ils pouvaient pour égarer les mercenaires qui furetaient pour trouver la piste. Des noms qui apparaissent maintenant confusément dans les ouvrages de l’histoire des nains. De nombreux érudits ont probablement lu des choses sur Castelmithral. Mais la cité était désignée par un autre nom, si bien que les lecteurs supposaient qu’il s’agissait d’une autre des nombreuses patries des anciens nains désormais perdues. (Le héraut fit une pause afin de réfléchir à tout ce qui s’était passé.) Vous devriez partir immédiatement, conseilla-t-il. Portez le nain, s’il le faut, mais emmenez-le à Calmepierre avant que les effets de la potion se soient dissipés. En marchant dans ses souvenirs, Bruenor sera peut-être en mesure de revenir sur ses pas, où il se trouvait il y a deux cents ans, et de gravir les montagnes pour retrouver la vallée du Gardien, et la porte de Castelmithral.

Drizzt étudia la carte et l’endroit que Vieille Nuit avait désigné comme étant Calmepierre.

— Retour vers l’ouest, marmonna-t-il en pensant aux conseils d’Alustriel. À peine deux jours de marche d’ici.

Wulfgar s’approcha pour examiner le parchemin et ajouta, d’une voix qui trahissait une certaine impatience, mais aussi une certaine tristesse :

— Notre quête touche à sa fin.

Les Torrents D'Argent
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